La preuve...
Avant toute explication, je souhaite informer les néophytes des codes 2D et les lecteurs étrangers qui suivent les actualités de QRdressCode qu'il y a un risque d'incompréhension quant au sujet traité ici. En effet, les événements relatés ci-après sont purement franco-français... et un peu "techno". Comment vous expliquer, chers lecteurs, si dans vos références technologiques il n'y a pas l'expérience du TO7, du minitel ou du bibop, ...
Si vous souhaitez quand même lire ce billet, une annexe en bas de page vous donnera quelques explications complémentaires qu'il faut lire en guise de préambule.
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La preuve... donc
Comme le Beaujolais, le Flashcode nouveau est récemment arrivé... sauf que lui n'était pas du tout (mais vraiment pas du tout) attendu. C'est sur le blog de l'agence de marketing mobile Nexence que l'info a été publiée la semaine passée. De "taille", cette nouvelle fait déjà un peu de bruit chez les professionnels du marketing mobile, et du code 2D en particulier.
Que remarquez-vous sur la photo ?
Le code 2D est un QR code (3 oreilles carrées), et il est titré "Flashcode".
Fini le Flashcode ? Terminée la technologie propriétaire, fermée et indirecte ?
Lorsque vous scannez ce code, vous accédez en effet "directement" au site http://www.skimium.fr/?utm_source=OpeCoNeige&utm_medium=flashcode&utm_content=skimium&utm_campaign=OpeCoNeige1011%20,
et cela sans passer par un serveur externe.
Au delà des "erreurs" soulevées par Nexence sur cette campagne (adresse codée trop longue, interrogation sur le suivi statistique de la campagne, site web non optimisé pour un format mobile, etc ...), ce qui a également attiré toute mon attention est l'utilisation de la technologie QR code... rebaptisée "Flashcode".
A noter que ce n'est pas la première fois qu'il y a confusion des genres. Dans une vidéo promotionnelle, Orange avait déjà présenté son Flashcode comme connu par "90% de la population japonaise", le tout en montrant un QR code. Je doute sincèrement qu'un seul japonais ait déjà scanné un Flashcode, ni même essayé (sauf peut être en France).
Cela m'amène à une multitudes de questions que je vous livre pêle mêle :
1) DETOURNEMENT ?
La campagne Décathlon est-elle validée par Orange et l'AFMM où est-ce un détournement du code propriétaire Flashcode ?
A priori, et selon mes sources, il s'agit bien d'une campagne officielle, validée par Orange.
2) LECTEUR ?
Pas de problème pour lire le QR code de Décathlon, il y a pléthore de lecteurs gratuits disponibles. Sauf que, dans toutes les campagnes qui utilisaient "l'ancien" Flashcode, c'est le lecteur éponyme qui était systématiquement proposé aux utilisateurs via un SMS (30130). Ce lecteur ne pouvait bien sûr lire que le Flashcode, et aucun autre code 2D.
Comment les utilisateurs qui ont le lecteur "Flashcode", soit déjà embarqué sur le téléphone (4.5 millions de mobiles d'après MobileTag), soit installé suite à un téléchargement, vont-ils réagir lorsqu'ils souhaiteront décoder le "nouveau" Flashcode/QRcode (je ne sais plus comment l'appeler) proposé sur les imprimés Décathlon ?
Je ne pense pas que les propriétaires de smartphones soient suffisamment habitués aux codes 2D pour reconnaître les technos et faire la différence entre Flashcode, QRcode, etc.. et avoir ainsi le réflexe de se dire : "tiens, ce Flashcode est en réalité un QR code... il me faut donc un nouveau lecteur que je vais aller télécharger avec mon téléphone sur le site qui va bien ... dont je connais bien sûr le nom"
Cela dit, et comme presque toujours dans les campagnes utilisant les codes 2D, on retrouve une information pour télécharger le lecteur qui va bien. Ici, on nous invite à nous rendre, soit sur le site www.flashcode.fr redirection vers le site de l'AFMM), soit à télécharger le lecteur MobileTag. C'est à dire le lecteur de la société qui "a été choisie par les opérateurs télécoms français pour proposer toute l'infrastructure du système (lecture et reconnaissance des tags, gestion et diffusion...)" (selon l'article paru le 09/01/2009 sur l'Expension.com). Les opérateurs ont donc choisi de proposer un lecteur compatible QRcode/Datamatrix/Flashcode, ce qui est une GRANDE ouverture.
A noter que je n'ai pas pu vérifier si le lecteur proposé sur le site www.flashcode.fr est capable de lire le Flashcode/QRcode Décathlon. Mon téléphone (BB Torch) est en effet trop récent et aucun lecteur compatible n'est disponibe sur le site.
Aurons-nous un jour dans une campagne utilisant le Flashcode, une invitation à télécharger des lecteurs plus performants et compatibles avec tous les smartphones ? (MobileTag ne peut, par exemple, pas être téléchargé sur mon BB Torch)
3 ) DROIT ?
Qu'en est-il au niveau des droits d'utilisation ?
QR code est une marque et une technologie brevetées par Denso Wave. Même si la techno est sous un brevet libre de droit et d'usage, comment gère t-on en terme de droit la question de l'association d'une technologie brevetée par un tiers à une marque, le Flashcode, déposé par un autre tiers ?
Je ne suis pas spécialiste de la question mais je pense qu'un accord entre les tiers est nécessaire.
Vous comprendrez que je suis très intéressé par vos commentaires experts sur ce sujet.
4) TECHNO ?
Techno QRcode ou techno Flashcode ?
Là encore, j'aimerais bien connaître la stratégie d'Orange et plus généralement de l'AFMM.
Pour l'instant, les informations officielles concernant le Flashcode ne font nullement apparaître de QR codes. Aucun QRcode sur le "Guide du marketing mobile" de l'AFMM, sur le site de l'AFMM, sur le site de Orange, etc...
La seule info "un peu" officielle date d'hier. C'est un communiqué de presse de MobileTag dans lequel on peut lire que "Flashcode évolue pour intégrer l'ensemble des solutions de Mobile Tag", c'est à dire "un lecteur flashcode by mobiletag" qui permet de lire le datamatrix, le QRcode et des codes 1D (EAN, UPC)". Donc, le nouveau lecteur Flashcode pourra lire QR code et Datamatrix.
Là encore, je suis preneur d'info.
5) AVENIR DU FLASHCODE ?
Vraisemblablement, l'avenir du Flashcode semble se dessiner vers une capitalisation du nom FLASHCODE™, et non de la techno Flashcode. Reste à savoir si cette option est juridiquement acceptable par Denso Wave.
Si, comme pour Décathlon, on voit de plus en plus apparaître de "nouveaux" Flashcode/QRcode, cela signe donc la mort du lecteur Flashcode ne pouvant lire que la techno fermée Flashcode. Ceci est d'ailleurs en partie confirmé par le communiqué de presse de MobileTag.
Concernant le caractère "indirecte" de la technologie, Orange et ses partenaires pourront toujours "pousser" le contenu des nouveaux Flascode/QRcode vers leurs serveurs, et donc capitaliser un business existant. Leurs plate-formes de marketing mobile offrent déjà, en plus de l'hébergement, des fonctions de suivi statistiques, de gestion de campagne, etc...
Mon avis personnel est que le cas Décathlon (sous réserve bien sûr que celui-ci soit officiellement reconnu par Orange, AFMM...) annonce la mort de la techno Flashcode.
"Le Flashcode est mort. Vive le FLASHCODE™ !"
Flashcode sera d'abord un NOM, qui peut s'installer dans le langage courant des français. Lire à ce sujet "Flashcode : Abus de langage Made in France !"
Nous pourrions alors nous retrouver dans une situation de monopole avec des acteurs (professionnels du marketing mobile) qui utilisent les mêmes technologies "ouvertes" (QR code, Datamatrix) mais que seul l'un d'entre eux pourra nommer dans un langage usuel, commun et connu de tous. Rien n'est encore fait bien sûr, surtout quand l'on sait que le nom "QR code" s'est imposé dans le reste du monde. Mais comme vous avez pu le remarquer, Orange à une forte (c'est peu de le dire) capacité de communication et les moyens qui vont avec.
Par contre, cela ne gênera en rien le déploiement des codes 2D, au contraire : L'abandon du Flashcode "fermé" au profit de la techno QR code va permettre à cette dernière de devenir en France, le standard tant attendu par tous. A ce titre, nous avons déjà publié plusieurs billets dans lesquels nous évoquions "l'absurdité" d'une techno franco-française, que seuls les français peuvent lire. Quel dommage pour les annonceurs du pays le plus visité au monde : 80 millions de touristes qui ne pouvaient (savaient) pas lire le Flashcode !
Autre point positif, nous pourrons lire les "nouveaux" Flashcodes avec n'importe quel lecteur, et non plus avec un seul, ou plutôt 2 : "Flashcode by Mobiletag" et "MobileTag". C'est donc un peu la fin du lecteur "propriétaire", spécifique à une techno. Par contre, comment vont réagir les annonceurs qui ont déjà largement déployé "l'ancien" Flashcode ? Sont-ils au courant que leur "innovation" est en voie d'extinction ?
Enfin, et pour finir, le référencement des sites web peut s'avérer compliqué pour ceux qui ont tout misé sur le nom "QR code".
Nous avons lancé un sondage pour connaître votre avis sur les noms de code 2D les plus "forts". N'hésitez-pas à nous donner votre avis. Nous attendons également vos commentaires et avis éclairés qui pourraient enrichir ce billet.
crédit photo et source : Nexence
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ANNEXES pour les lecteurs étrangers ou néophytes en codes 2D
Le QR code a été inventé au Japon en 1994 par la société Denso Wave. A l'origine conçu pour mieux suivre la traçabilité des pièces dans l'industrie automobile japonaise, cette technologie brevetée (mais libre de droit et d'usage) s'est répandue dans toute l'île puis est devenue avec le temps la technologie la plus utilisée dans le monde pour relier le monde réel (les objets) au monde virtuel (le web).
La technologie QR code (comme l'autre grande technologie "ouverte", le Datamatrix) est dite "directe", c'est à dire que le message contenu à l'intérieur du code peut directement être lu par un smartphone ou tout autre solution de décodage compatible. Ce point de détail technique à son importance pour la suite.
| QR code (www.qrdresscode.com)
| Datamatrix (www.qrdresscode.com)
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Et puis est arrivé en France (et uniquement en France) le FLASHCODE !
Mais qu'est ce que le Flashcode ?
Flashcode™ est une marque propriété de l'AFMM (dans la communauté Européenne, dépôt 7477921, classe 9 et 38) et de Orange (en France, dépôt 3467095, classe 9 et 38). L'AFMM est l'Association Française du Multimédia Mobile qui regroupe les opérateurs français Orange, SFR, Bouygues.
Flashcode, c'est surtout un nom : FLASHCODE, FLASH CODE, FLASH, CODE ... CODE BARRE.
Un nom très "puissant" qui porte à lui seul le sens, la finalité et la technologie. On FLASH les CODES barres, qu'ils soient à 1 ou 2 dimensions. Flasher, c'est l'action de les "scanner", de les lire, les décoder. Ce terme est devenu commun, usuel et connu de tous, ou presque. Il est fréquent, presque systématique, de voir dans les articles de presse sur le sujet le nom Flashcode utilisé alors que le code 2D utilisé est un QR code, un datamatrix, ... Le Flashcode, c'est un peu comme "frigo" pour réfrigérateur, "karcher" pour nettoyeur haute pression. Souvenez-vous : "Flashcode: Abus de langage Made in France!"
Flashcode est ensuite une technologie, celle du Datamatrix. Les deux codes sont visuellement strictement identiques avec leurs 2 barres pleines, horizontale et verticale, placées en bordure du code. La différence entre les Flashcode et Datamatrix n'est pas visuelle, elle est purement "technique". En effet, contrairement au QRcode et au Datamatrix, le Flashcode est une techno dite "indirecte", c'est à dire que le contenu ne se trouve pas dans le code, mais stocké sur un serveur. Lorsque que vous scannez un Flashcode, vous êtes redirigés (via une connexion web) sur des serveurs externes, sur lesquels sont stockés le contenu qui sera renvoyé vers votre smartphone. On dit également qu'il s'agit d'une technologie "fermée" car son utilisation est soumise à des contraintes commerciales.
Flashcode est enfin un choix marketing, celui de vérrouiller le trio Smartphone / Lecteur / code 2D. Les opérateurs (via l'AFMM) ont fait le choix stratégique de créer leur propre techno 2D afin de mieux contrôler un marché plein d'avenir. Cette stratégie est très contreversée du fait :
- de la concurrence entre des technos dites "ouvertes", c.a.d. libres de droit et d'usage (QR code, Datamatrix, ..) et une techno "fermée" dont l'usage nécessite des accords commerciaux.
- de l'incompréhension des professionnels du marketing mobile qui voient dans la multiplicité des standards technologiques un frein pour le déploiement des codes 2D. Quelle techno proposer aux annonceurs ? Quel lecteur utiliser ?
- du caractère franco-français du Flascode (quid des étrangers de passage en France qui essaieront de décoder un Flashcode ?)
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